Si on me demandait ma préférence entre une croix aux instruments de la passion et un calvaire, mon choix irait définitivement pour la croix aux instruments de la passion. Sauf que j’ai un faible pour le calvaire du jour, un gros faible même. Depuis que je l’ai vu, avec son corpus en bois sculpté, sa peinture toute écaillée et son bois pourri, j’ai été fascinée par  cette oeuvre. Son histoire a fini par raffermir mon attrait pour lui.

D’abord localisé sur Google Map par Gérald Arbour et photographié par Paul Turcotte, ce calvaire suscite notre intérêt depuis ce temps. Paul garde sûrement quelques souvenirs de sa périlleuse montée sur la colline. Quant à Gérald, son intérêt l’a poussé à faire des recherches qui ont finalement abouti.

Situé à Trois-Rives, secteur Rivière-Matawin, le calvaire n’est pas facilement visible de la route. Il a été érigé pendant la 2e guerre mondiale par un nommé Sicard, qui voulant se soustraire à la conscription, s’est caché dans les bois près de Matawin. Pour meubler le temps, il a donc sculpté le corpus et fabriqué cette croix. Le calvaire est encore à son emplacement d’origine et a été entretenu par la famille Marineau. Il faut dire cependant qu’il n’a pas eu de soins depuis longtemps.

Photos : Paul Turcotte     Recherche : Gérald Arbour