Sorel

Description

La gare de Sorel est une gare ferroviaire érigée en 1898. L’édifice en bois possède un plan rectangulaire, s’élève sur un étage et demi et est coiffé d’un toit à croupes débordant largement au-delà des murs. Ces larges avant-toits sont supportés par des consoles en bois. Sur la façade principale, une avancée à trois pans est superposée par une lucarne épousant la même forme. À l’arrière, un avant-corps rectangulaire rythme l’élévation. Les façades sont revêtues de bardeau de bois. Les portes à imposte et les fenêtres à guillotine à carreaux sont de facture contemporaine. Les ouvertures rectangulaires sont encadrées d’épais chambranles en bois. Des planches cornières en bois complètent l’ornementation. La gare de Sorel est située sur la rue du Roi, face à l’ancien tracé de la voie ferrée transformée en piste cyclable.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s’applique à l’enveloppe extérieure du bâtiment.

Évaluation d’inventaire

La gare de Sorel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La gare témoigne de l’importance des chemins de fer à la fin du 19e siècle. Partout dans la province, la construction d’un réseau complexe de voies ferrées contribue à l’essor économique et au développement régional. À Sorel, dès 1857, il est question de relier la ville à la région des Cantons de l’Est. En 1881, la ville de Sorel est connectée à la ville de Sutton. À partir de 1895, une ligne s’érige entre Sorel et Iberville. En 1898, l’actuelle gare de Sorel est érigée sur une ligne qui permet de rejoindre les villes de Montréal, Nicolet et Saint-Hyacinthe. En 1906, à la suite de plusieurs transactions, fusions de lignes mineures et changements de nom, c’est la Quebec, Montreal and Southern Railways qui opère trois lignes distinctes à Sorel. La ville est désormais reliée aux plus grandes villes de la province. La gare de Sorel témoigne de l’apogée du transport ferroviaire et de son rôle dans le développement de plusieurs villes, dont celle de Sorel-Tracy.

La gare de Sorel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette gare est représentative d’un modèle de gare répandu dans les petites municipalités au tournant du 20e siècle. Jusque vers 1870, les gares empruntent les mêmes caractéristiques que l’architecture domestique, puis elles suivent les modèles inspirés par l’architecture des gares américaines. De nouveaux types de gares apparaissent au tournant du 20e siècle. L’un de ces types, la gare de dimensions moyennes sans logement pour le chef de gare, possède un plan très simple avec un corps de bâtiment rectangulaire d’un étage et demi, implanté parallèlement à la voie ferrée. Le bâtiment s’inspire de l’architecture pittoresque : il est recouvert d’un imposant toit à croupes, parfois percé d’une lucarne, et dont les larmiers débordent généreusement au-delà des murs protégeant ainsi les voyageurs. Ce modèle est abondamment diffusé. La gare de Sorel est représentative de ce modèle avec son volume allongé, son toit à croupes aux larges débords soutenus par d’imposantes consoles en bois et ses ouvertures nombreuses. La fenêtre en saillie est également une composante récurrente qui permet à l’opérateur de surveiller la voie ferrée et l’environnement ambiant. Le bardeau de bois, les consoles en bois, les chevrons apparents en bois, les chambranles en bois et les planches cornières sont autant d’éléments conservés participant à la valeur d’authenticité de ce bâtiment. 

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2014

Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Photos : Monique Bellemare