Montréal

Gare Berri

Informations historiques

Cette gare est construite en 1910-1912 par le Canadien Pacifique, soit une dizaine d’années après l’ouverture de la gare-hôtel Viger (1898) dont elle est le prolongement. Le nouveau bâtiment sert à la fois de gare et d’hôtel – les chambres étant situées à l’étage supérieur -, tandis que la gare-hôtel Viger assume désormais une vocation strictement hôtelière. La construction de cette gare survient au moment où le Canadien Pacifique termine l’agrandissement des installations ferroviaires attenantes au complexe, une opération qui force l’évacuation de plusieurs centaines de résidents des faubourgs Saint-Louis et Québec. La gare sera en fonction jusqu’en 1951.

Les limites de ce qui reste du complexe ferroviaire de la Place Viger, dont les activités ferroviaires se sont déroulées entre 1883 et 1951, se situent à la frontière est de l’arrondissement historique du Vieux-Montréal, entre les rues Saint-Hubert, Berri et Saint-Antoine, et de part et d’autres du viaduc de la rue Notre-Dame. En raison des récents développements dans le secteur, il est difficile de mesurer de nos jours l’ampleur que l’emprise ferroviaire a déjà eue. À son apogée, ses installations s’étendaient des rues Berri à Beaudry entre la rue Saint-Antoine et le fleuve Saint-Laurent. 

L’ensemble, construit par le Canadien Pacifique entre 1883 et 1911, se compose de nos jours de trois anciens terminus distincts : la gare Dalhousie (1883-1884), la gare-hôtel Viger (1896-1898) et son annexe, la gare de la rue Berri (1910-1911).

L’annexe de la rue Berri, construite majoritairement en brique, et se situant dans le prolongement de l’aile Ouest de la gare-hôtel Viger, adopte un plan en « T » désaxé. Petite, sobre et coiffé d’un toit plat, elle détonne par rapport à la gare Viger. Son allure de rallonge anodine s’explique par des revirements de situations survenus lors de la construction. Bien que le fonctionnalisme ait été privilégié pour son architecture, on observe l’influence de l’architecture Beaux-Arts. La façade de la rue Berri en est le plus bel exemple avec ses frontons et ses pilastres en pierre et par sa référence à l’arcade par l’organisation de ses ouvertures. Enfin, un troisième niveau, plus simple, a été ajouté en 1961.

Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Photos : Gérald Arbour