Histoire
Gare du Canadien National (CN), encore en service.
Elle est située au 380 rue Champlain. La gare du Canadien National de Joliette est une gare en brique à deux étages, construite en 1901. Elle est située dans une zone commerciale et industrielle de la ville de Joliette. En 1957, la gare a été déplacée à 100 mètres à l’ouest de son emplacement d’origine pour permettre la construction d’un viaduc routier. La reconnaissance officielle se limite au bâtiment de la gare à proprement dit.
Valeur patrimoniale
La gare du Canadien National (CN) de Joliette est représentative du développement de la ville de Joliette. Elle a été construite par le Chemin de fer le Grand Nord du Canada (CGN) en 1901, deux ans après que la ville ait accordé à cette compagnie un bonus pour soutenir la construction de la ligne Ottawa-Montréal-Québec. Après l’acquisition de la ligne par la Compagnie canadienne du chemin de fer du Nord québécois, Joliette est devenue une localité de limite divisionnaire, ce qui a eu un impact important sur son histoire économique, industrielle et sociale.
Le style Tudor simplifié de la gare de Joliette cadre avec l’esthétique pittoresque adoptée par le CGN pour ses gares. Sa conception et sa construction de brique d’excellente qualité traduisent la volonté du CGN de projeter une image de durabilité et de stabilité. La gare a été élargie dans sa partie est en 1927, formant ainsi une composition symétrique.
Éléments caractéristiques
Parmi les éléments caractéristiques de la gare du Canadien National de Joliette, notons :
– sa forme et son corps de bâtiment composé d’un bloc rectangulaire de deux étages avec le poste de l’opérateur en saillie, recouvert d’un toit en croupe orné de lucarnes
– son toit, dont la partie principale est en croupe, ses grandes lucarnes à pignon à pan coupé de chaque côté de la façade côté voies, et une série de lucarnes à pignon simple au niveau de l’avant-toit le long des façades côté voies et côté ville
– les caractéristiques typiques des gares ferroviaires du début du XXe siècle, à savoir le toit en croupe, le plan rectangulaire, l’auvent en plate-forme soutenu par des consoles de bois, et le poste de l’opérateur formant saillie
– son auvent continu en plate-forme, qui s’étend sur trois côtés de l’édifice à partir du niveau des seuils de fenêtre du deuxième étage, et qui est soutenu par de grandes consoles en bois
– son style Tudor simplifié caractérisé par son toit à pignon percé de lucarnes, et par les bouts du pignon en colombage et les accents de pierre
– son échelle modérée et sa conception de type maison, qu’attestent sa masse, sa ligne de toiture et ses ornements
– son parement de brique rouge
– ses accents de pierre, formés d’un mur de fondation peu profond en pierre, d’appuis et de linteaux de pierre aux ouvertures, et de trois bandes horizontales continues de pierre au niveau du milieu des fenêtres et des linteaux au rez-de-chaussée, et au niveau du milieu des fenêtres au deuxième étage
– le plan intérieur préservé du rez-de-chaussée, composé du bureau du chef de gare au centre de la zone réservée aux passagers, d’une consigne et d’un hangar à marchandises
– la finition intérieure d’origine préservée, y compris au rez-de-chaussée la finition en panneaux embouvetés des murs inférieurs et la finition de plâtre des murs supérieurs; et au deuxième étage et la finition de planches verticales des murs; les moulures de bois, les boiseries des fenêtres et des portes, et les bancs en bois.
Source : Lieux patrimoniaux du Canada
Photos : Monique Bellemare