Déménagée à Melbourne
Architecture
Ce que l’on remarque en premier de cette gare, c’est la masse imposante de son toit. Son toit avancé au-dessus du quai d’embarquement et soutenu par 23 arches de support décoratifs sauront protéger les passagers contre les intempéries et donnera une impression de grandeur.
La face principale de la gare, elle, est bien séparée au centre par la fenêtre en baie qui se prolonge jusqu’au toit et forme une admirable lucarne.
Le bâtiment central comprend 3 pièces : la salle de l’opérateur et 2 salles d’attente. La pièce centrale est l’espace réservé au travail du chef de gare. Plus avancée que le reste de la gare, elle se termine par la fenêtre en baie qui excède la face avant de la gare et qui ici est rectangulaire et occupe toute la largeur de l’appartement.
La fenêtre en baie loge la table de travail du chef de gare sur laquelle on retrouve le télégraphe, le téléphone, la machine à écrire, le tourniquet pour les étampes et les contrôles du sémaphore.
Les chassis sur le côté de la fenêtre en baie servent à la surveillance des colis, des passagers et de leurs bagages sur le quai de l’embarquement. Le train arrivant ou partant n’échappera pas à l’oeil attentif de l’agent de gare.
Dans cette pièce centrale, on y retrouvait jadis le coffre-fort, l’armoire à billets, la cheminée et la trappe pour accéder au sous-sol. Il y reste aujourd’hui les 2 guichets pour la vente des billets. Ces ouvertures demi-rondes sont munies de tablettes à leurs bases et ont des chassis à glissières dont les vitres sont ornées de gravures.
La salle d’attente de droite, la plus ensoleillée de par ses nombreuses fenêtres, était la salle réservée aux femmes et aux enfants. Il y était défendu de fumer. La salle de gauche était la salle commune ou celle des hommes. Jadis, elle avait un chassis de plus à l’avant.
À l’extrême gauche du bâtiment, c’est la salle des bagages construite de façon à donner l’impression d’être une annexe. Elle est plus basse et moins large que la partie centrale de la gare mais en fait partie de façon intégrale. (Vers les années 1900, c’était l’une des astuces que le G.T.R. utilisa dans la construction de ses gares pour leur donner un style particulier).
Histoire
1844
Alexander Tillech Galt, homme d’affaire de Sherbrooke amorce un projet concernant la construction d’un réseau ferroviaire qui relirait Montréal et Portland (Maine).
1845
L’entreprise prend le nom de «The Lawrence and Atlantic Railroad Co».
1849-1851
Construction du tronçon Saint-Hyacinthe-Richmond en passant par le Canton de Durham.
1852
Tronçon Richmond-Sherbrooke.
1853
Fusion de plusieurs entreprises ferroviaires dont la «St. Lawrence» pour devenir le «Grand Trunk Railroad». («Chemin de fer du Grand Tronc»)
1854
Construction de la gare de New-Durham, située au village de South Durham.
En ce milieu de siècle, la gare est beaucoup plus qu’un simple lieu de passage ou de rencontre ; elle sera aussi le coeur d’une communauté en expansion. Outre les passagers et le courrier, on transportera le gravier, le bois, le bétail, les produits de la ferme, etc.
1878
La gare change de nom et devient La Gare de South Durham.
1891
Un feu ravage la première gare. Elle est reconstruite en brique.
1902
Un autre feu rase la deuxième gare.
1902
Construction de la présente gare.
Cette gare participe activement à la colonisation et au développement des Cantons de l’Est. L’activité économique est florissante, surtout dans les périodes de guerre.
1923
Le Grand Trunk Railroad fusionne. Apparition du Canadian National Railroad Co (CNR).
1964
Avec l’arrivée des réseaux routiers, de l’électricité, du téléphone, des automobiles, des camions et du transport en commun, les réseaux ferroviaires deviennent de moins en moins rentables pour les compagnies. À cette époque, la maison de l’agent de gare est démolie.
1969
La station cesse ses activités.
La gare est vouée à disparaître.
1970
La gare est déménagée par la famille Bonanni à Melbourne Vallée.
1980
L’auberge Melbourne Vallée change de propriétaire. Le contrat n’inclut pas la gare et le terrain où elle est sise.
1989
Lisbeth et Guy Desfossés décident d’acheter la gare, de la déménager et de la rénover. Elle prend la place de l’ancienne grange.
1992
Fin des travaux de réfection. Ouverture officielle de la gare.
Des voyageurs et visiteurs reviendront encore à la gare ferroviaire de South Durham pour visiter son musée ferroviaire. Grâce à tous ses documents et papiers de l’époque du Grand Trunk Railroad (GTR) trouvés dans son grenier, elle vous racontera elle-même son histoire et celle de ses gens.
Toutes les informations qui précèdent proviennent des 2 panneaux fixés sur le mur de la gare. La SOURCE mentionnée sur le panneau «ARCHITECTURE» est G.A. Pelletier, directeur SQHF.
Photos : Gérald Arbour