Architecture :
La gare de Vallée-Jonction, citée monument historique, est une gare ferroviaire en blocs de ciment imitant la pierre construite en 1917. Cet immeuble d’un étage et demi, de plan en « T », est coiffé d’un imposant toit à croupes. Ses larges avant-toits sont supportés par des consoles. Un abri, constitué par le prolongement du toit, complète l’une des extrémités du bâtiment. La gare de Vallée-Jonction est implantée en bordure de la rivière Chaudière, au coeur de la municipalité de Vallée-Jonction.
Histoire :
L’histoire de la gare ferroviaire de Vallée-Jonction est intimement liée à celle des compagnies ferroviaires créées au Québec après la Confédération. La Levis and Kennebec figure parmi les six compagnies ferroviaires incorporées en avril 1869. Avec la Sherbrooke Eastern Townships and Kennebec Railway, cette compagnie constitue la ligne principale d’un réseau très tôt connu sous le nom de Quebec Central.
Un tronçon de Lévis à Scott-Jonction est inauguré en juin 1875. Un an plus tard, la voie ferrée traverse le futur territoire de Vallée-Jonction. Les travaux sont interrompus, mais la compagnie Levis and Kennebec continue d’exploiter la voie.
En 1881, après avoir acheté les actifs de la Levis and Kennebec, la Quebec Central crée une jonction ferroviaire. Un réseau vient rejoindre celui de la Levis and Kennebec à l’endroit connu sous le nom de Beauce-Jonction, plus tard Vallée-Jonction. La localité est au coeur du réseau de la Quebec Central en raison de sa situation à mi-chemin entre Sherbrooke et Lévis. Par la suite, l’ajout d’embranchements accentue le rôle de jonction ferroviaire de la localité. Celle-ci devient le point de ralliement de tronçons, vers Lévis et vers Sherbrooke.
En 1894, la Quebec Central inaugure une ligne de Tring-Jonction à Mégantic. En 1906, la compagnie prolonge son embranchement de la Chaudière pour atteindre Saint-Georges en 1907, Sainte-Justine en 1909 et Lac-Frontière en 1915.
En 1917, la compagnie procède à la construction de l’actuelle gare de Vallée-Jonction, en remplacement d’un précédent édifice situé au même endroit. Elle est érigée d’après un plan élaboré par la compagnie Quebec Central Railway. Son modèle s’inspire des plans standards conçus à la même époque par le Canadien Pacifique.
La plupart des travaux d’expansion du réseau sont terminés en 1921. Beauce-Jonction devient le pivot central du réseau ferroviaire. De Lévis, pour se rendre à Sherbrooke, à Mégantic, à Saint-Georges, à Lac-Frontière ou à Boston, il faut passer par Beauce-Jonction.
La gare de Vallée-Jonction se transforme en poste de rassemblement des opérations du chef de gare pour les subdivisions de la vallée de la Chaudière, de Mégantic et de Lévis.
En 1924, la Quebec Central vient terminer les ramifications de son réseau. Elle place ainsi la gare de Vallée-Jonction au centre de ses activités.
Beauce-Jonction est nommée Vallée-Jonction en 1949.
Au cours des années 1960, la Quebec Central diminue ses activités. La compagnie réduit le transport des marchandises et abandonne complètement son service de trains de passagers. Le dernier train de passagers arrive à la gare le 29 avril 1967.
Au cours des années 1980 et 1990, la gare abrite des bureaux.
Depuis 1991, elle loge le Centre d’interprétation ferroviaire de Vallée-Jonction, organisme consacré à la protection et à la conservation du patrimoine ferroviaire de la Beauce. Des locomotives et différents wagons et voitures de chemin de fer y sont exposés.
La gare de Vallée-Jonction, qui est encore propriété de la Quebec Central, est citée monument historique en 2002. Depuis 1991, elle est également désignée gare ferroviaire patrimoniale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Photos : Monique Bellemare