Rivière-Blanche

Déménagée à Mont-Joli

Valeur patrimoniale

La gare de Rivière-Blanche présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment témoigne de l’histoire des transports ferroviaires dans l’Est du Québec. Au début du XXe siècle, cette région n’est accessible par aucune liaison ferroviaire. Aussi se trouve-t-elle relativement isolée au cours de l’hiver, ce qui ralentit son développement. La ligne de chemin de fer Mont-Joli-Matane, exploitée par la compagnie privée Canada Gulf and Terminal Railway, est inaugurée en 1910. Elle constitue le premier tronçon d’une ligne qui devait rejoindre Gaspé. Depuis l’arrêt des services sur cette ligne en 1978, les gares et les abris ont été détruits. La gare de Rivière-Blanche constitue le dernier témoin de ces activités ferroviaires. 

La gare de Rivière-Blanche présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est un exemple des gares, de petite et moyenne envergure, qui se caractérisent par leur volumétrie simple à un étage ou un étage et demi, leur toiture à croupe sans lucarne, leurs larmiers parfois débordants et leur parement de bois. Il subsiste très peu d’exemples de ces gares qui étaient présentes dans tout le Québec au début du XXe siècle. Celle de Rivière-Blanche, d’une architecture soignée, se trouve dans un excellent état de conservation. 

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la gare de Rivière-Blanche liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment : 
– les éléments spécifiques de ce type de gare ferroviaire, soit un corps principal à charpente de bois de plan rectangulaire, à un étage, une toiture à croupe aux larmiers débordants et couverte de bardeaux de bois ainsi qu’un lambris composé de planches de bois à clins et de bardeaux de cèdre;
– des fenêtres à guillotine;
– des oriels;
– des portes en bois à double vantail;
– des impostes vitrées au-dessus des ouvertures; 
– la menuiserie de bois ornant les fenêtres, les portes et les impostes;
– des boiseries telles que des chambranles autour des ouvertures, des planches cornières ainsi que des consoles supportant les larmiers saillants.

Informations historiques

L’aménagement d’une ligne de chemin de fer reliant Mont-Joli à Matane débute en 1902. Les travaux sont cependant interrompus pendant quelques années. Après la reprise du chantier, l’exploitation de la voie ferrée est cédée à la compagnie Canada and Gulf Terminal Railway. La plupart des gares et des abris de cette ligne sont érigés en 1908 et 1909, et le chemin de fer est inauguré en 1910. La gare de Rivière-Blanche aurait vraisemblablement été construite en 1908 dans la municipalité de Saint-Ulric, à l’endroit appelé Rivière-Blanche. 

La ligne de chemin de fer cesse ses opérations en 1978. La gare de Rivière-Blanche est alors vendue à un particulier. Menacé de démolition, le bâtiment est racheté par la journaliste et écrivaine Pauline Cadieux (1907-1996). Elle y aménage un musée au cours des années 1980.

La gare de Rivière-Blanche est reconnue en 1989. 

Le bâtiment, dernier témoin de l’activité ferroviaire du Canada and Gulf Terminal Railway, est transporté dans la ville de Mont-Joli en 1998. La gare est ensuite transformée en bureau d’information touristique. 

En 2010, le bâtiment est déménagé boulevard Benoît-Gadoury, à proximité de l’autoroute 20, toujours sur le territoire de la municipalité de Mont-Joli.

La reconnaissance qui visait l’ancien terrain est résiliée le 4 octobre 2012. La même journée, le bâtiment est de nouveau reconnu. Ce bien est devenu classé à l’entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Photos : Monique Bellemare